Rencontre avec Saâdia Mohamed de l’ARDEC

En 2021, notre retour aux formations en présentiel s’est fait chez l’ARDEC à Montpellier (34) avec un module hybride (distanciel/présentiel) de 7 jours sur la communication auprès des stagiaires de la formation « Chargé.e.s de production ». Un beau retour en salle/visio et une rencontre professionnelle réussie, puisque depuis, nous réitérons cette collaboration tous les ans avec un module dédié à la communication digitale au sein du parcours certifiant « Chargé.e.s de production ». Clara y est intervenu en février dernier : l’occasion d’interroger Saâdia Mohamed, la responsable de formation sur ses différentes missions au quotidien et sur le rôle de l’ARDEC en région Occitanie.

Peux-tu présenter ton parcours et ce que tu fais aujourd’hui ?

Après des études en arts du spectacle, ingénierie culturelle et science politique, j’ai occupé pendant 12 ans le poste de chargée de développement – responsable administrative et financière pour une association culturelle d’éducation populaire. 

Également formatrice et consultante, j’interviens régulièrement à l’université ou auprès de structures associatives sur des sujets qui touchent à la structuration, la professionnalisation et au développement du secteur culturel (gestion de projet, événementiel, analyse économique et financière…)

J’occupe depuis un peu plus d’un an le poste de responsable de formation à l’ARDEC qui me permet d’allier la gestion de projets, l’ingénierie pédagogique et l’accompagnement au service de projets culturels et d’une mise en réseau d’acteurs. 

Mon rôle est de développer un programme de formations courtes et longues centré sur les problématiques rencontrées par le secteur culturel, d’en assurer l’ingénierie pédagogique, la recherche de financements, la stratégie de développement, la gestion administrative et logistique ;  D’accompagner les entreprises et les salarié.e.s qui en formuleraient le besoin, d’organiser des rencontres professionnelles ou d’appuyer la mise en place de projets plus transversaux. 

Peux-tu présenter l’ARDEC ?

L’ARDEC c’est l’Association Régionale pour le Développement des Entreprises Culturelles, structure associative créée en 1996, implantée à Montpellier et qui compte aujourd’hui 9 salarié.e.s et plus de 500 adhérents répartis sur le territoire de l’Occitanie. 

Nous avons repris il y a 5 ans un ancien centre de tri postal et en avons fait un espace de travail collaboratif labellisé tiers lieux. Le Tri Postal est un lieu qui rassemble différentes organisations issues de secteurs variés, mais également des professionnels moins sédentaires qui vont rechercher pour quelques jours ou quelques mois un espace de travail adapté à leurs besoins. 

C’est donc d’abord un lieu de travail, de mise en réseau, de mutualisation et d’échanges de pratiques (ressource, rencontres professionnelles, ateliers, workshops…). 

Mais c’est aussi un lieu de programmation et d’expérimentation culturelles : 
– De programmation par l’organisation d’expositions, projections et rencontres tout au long de l’année. 
– D’expérimentation par la mise en œuvre de projets innovants : actuellement nous travaillons sur un projet Le Lab QVCT en partenariat avec de nombreux acteurs, dont l’objectif est d’observer et d’analyser les conditions de travail dans le spectacle vivant et de contribuer à leur amélioration. Nous explorons sur deux ans (2023 et 2024) la co-construction de solutions en appui à 8 structures pilotes (compagnies émergentes, compagnies conventionnées, lieux de diffusion…). Le projet fait intervenir des consultant.e.s et alterne accompagnement individuel, ateliers collectifs, analyse de pratiques professionnelles autour de 6 thématiques : égalité professionnelle / Métiers passion / Compétences et parcours pro / Contribution – Rétribution / Contenu du travail et Santé / La Posture. 

Notre projet a donc pour but de faire prendre conscience du lien qui existe entre amélioration des conditions de travail, performance de l’organisation et pérennisation de ses activités.

Quelles sont les différentes missions de l’ARDEC en région Occitanie ?

Nos missions à l’ARDEC vont donc toucher différents domaines d’intervention : l’accompagnement, la formation et le déploiement de projets expérimentaux et transversaux dont j’ai parlé juste avant à travers la présentation du Lab QVCT. 

L’accompagnement : Nous proposons un accompagnement de proximité permettant aux structures ou porteur·se·s de projets d’externaliser leurs missions paie et/ou comptabilité et ainsi de sécuriser leurs obligations comptables, fiscales et le recrutement de leurs salarié.e.s. 

Nous proposons également un accompagnement sur mesure qui peut être stratégique ou opérationnel et porter sur les dimensions suivantes : organisation interne et management, difficultés financières, analyse de son modèle économique, création d’outils de gestion adaptés, appui à la production…

La formation : Nous proposons 3 types de formations :
– Un programme de formations modulaires de courte durée pour les professionnel·le·s ou demandeur.se.s d’emploi qui souhaitent évoluer dans leurs métiers, renforcer leurs compétences et améliorer leurs pratiques professionnelles.
– Deux formations longues, l’une certifiante, l’autre professionnalisante, d’environ 500 h chacune sur 6 mois : l’une de Chargé·e de production de projets artistiques et l’autre de Chargé·e d’administration culturelle. 
– Enfin, des parcours de formations sur mesure, à la demande, organisés en intra ou inter-entreprises. 

A quels publics ces services s’adressent-ils ?

Nous nous adressons à tous les publics notamment lorsqu’il s’agit de projets culturels ou collaboratifs organisés au Tri Postal. 

Quant à nos actions professionnelles elles s’adressent tout à la fois aux structures (associations, compagnies, lieux de diffusion, structures de production), aux individus (salarié.e.s, demandeurs d’emploi, intermittent.e.s), et aux acteurs (institutions, partenaires sociaux…) des champs associatifs, artistiques et culturels. 

Quels sont les différents domaines d’interventions de l’ARDEC ?

Nos modalités d’intervention sont donc principalement l’accompagnement, la formation et la structuration de projets artistiques et culturels ainsi que la sécurisation de parcours professionnels qu’il s’agissent de salarié.e.s, intermittent.e.s ou stagiaires en formation. 

Ces modalités font intervenir des champs de compétences diversifiés : 
– JURIDIQUE : contrats, engagement de personnels, fiscalité, droit d’auteur, pratique de la paie…
– GESTION & ADMINISTRATION : comptabilité, analyse financière et contrôle budgétaire, ressources humaines…
– FINANCEMENTS : recherche de subventions, mobilisation de fonds privés ou de financements européens
– COMMUNICATION : stratégie de communication, communication digitale, identité visuelle
– PRODUCTION, DIFFUSION, INGÉNIERIE CULTURELLE : repères techniques et réglementaires, acquisition d’outils et de méthodes, gestion de projets…

Quels sont les axes thématiques abordés lors de vos formations ?

Les axes thématiques que nous abordons en formation vont croiser différentes dimensions. Pour les parcours longs de Chargé de production et Chargé.e d’administration, l’idée est de pouvoir préparer nos stagiaires aux exigences des métiers visés. Il s’agit donc d’articuler différents champs de compétences au sein d’un même parcours de formation :
– La formation de Chargé.e de production met l’accent sur la coordination logistique, la gestion budgétaire et juridique d’un projet artistique ; La recherche de partenaires ou la définition de stratégies de diffusion et de communication font également parties du programme. 
– La formation Chargé.e d’administration propose quant à elle un parcours où sont abordés les aspects comptables, budgétaires, fiscaux, juridiques et sociaux spécifiques aux structures culturelles ainsi que la maîtrise d’outils organisationnels et de coordination nécessaires au montage de projets.

Quels sont les différents formats de formation que vous proposez ?

Nous proposons des formations courtes, des formations longues, des formations à la demande, des parcours certifiants, d’autres professionnalisants, des formations en présentiel, d’autres en distanciel, des accompagnement de proximité, des accompagnements sur mesure, de la mutualisation, de la mise en réseau d’acteurs et de ressources ; bref nous nous adaptons, de la manière la plus agile possible, aux besoins de nos partenaires et à la réalité du secteur culturel et artistique. 

A quels publics vos formations sont-elles destinées ?

Quel que soit le public ou la situation professionnelle des stagiaires, des solutions existent : salarié.e.s, demandeur.se.s d’emploi, intermittent.e.s du spectacles, artistes – auteur.rice.s, acteurs associatifs et bénévoles, indépendant.e.s, auto-entrepreneur.se.s ou encore agents publics. 

L’ARDEC et nüagency travaillent ensemble depuis presque deux ans, sur des formations liées à la communication digitale, dans le cadre de la formation certifiante “Chargé.e de production”. A quels besoins avez-vous souhaité répondre avec ce module ?

L’un des enjeux du parcours est l’organisation et le suivi de la communication des projets artistiques. Clara Pillet de Nüagency intervient depuis deux ans sur le module Communication digitale. 

Il s’agit de permettre aux stagiaires de maîtriser les enjeux et les étapes clés d’une stratégie de communication digitale, la conception d’un plan de communication pour le web (identité, contenus, écriture, plan d’actions…), le calendrier éditorial, l’environnement juridique ou encore les éléments budgétaires. 

Au-delà de la réponse au référentiel de compétences, nous portons une attention particulière à ce que nos formateurs soient des professionnels en exercice qui partagent avec nos stagiaires leur vision du secteur, leur vision du métier et leur fassent bénéficier de leur expérience et de leur réseau. 

Un dernier mot pour la fin ?

Merci pour cette collaboration !

Vous pouvez suivre les actualités de l’ARDEC sur leur site InternetFacebookInstagramLinkedIn et Twitter.

Partager :

Vous aimerez aussi