L’industrie musicale, et la culture de façon plus large sont des secteurs déprimés de longue date, l’Etat et les collectivités ayant de moins en moins la capacité d’en assurer la vitalité (subventions et financements en baisse).
La musique a été l’un des premiers secteurs culturels où les artistes ont sollicité la générosité de leur entourage immédiat, phénomène accentué dès l’apparition des réseaux sociaux. Avec 7% des français qui ont déjà contribué à une campagne de crowdfunding, vous pouvez désormais non seulement atteindre ce « premier cercle » (30% en moyenne), mais aussi le transformer en relais et augmenter la visibilité de votre projet par la même occasion.
Ce nouveau mode de financement qui représentait 154 millions d’euros en 2014 en France a vu éclore de nombreuses plateformes depuis ses débuts (progression notamment encouragée par l’Etat en France), et il est parfois difficile d’y voir clair lorsque l’on est néophyte. En effet, que ce soit selon le type de plateformes (dons avec contreparties, don sans contreparties, prêt, investissement), le profil des projets (culture, solidaire, innovant…), la possibilité d’atteindre des paliers ou pas pour la somme demandée, la durée maximale de campagne autorisée (flexible ou non), une équipe mise à disposition par la plateforme pour la communication et la commission de la plateforme….le découragement, pour ne pas dire l’égarement, guettent.
Le but de cet article n’est pas de vous donner la ou les meilleures plateformes selon les critères que nous venons de citer, mais plutôt de vous permettre d’adapter le choix que vous ferez en fonction de vos besoins.
En tant qu’artiste, vous pouvez faire appel au financement participatif pour une sortie d’album, le tournage d’un clip ou d’un concert, le montage d’une tournée, la fabrication de produits dérivés (merchandising), etc…
Voici quelques situations dans lesquelles vous pouvez être amenés à faire appel au financement participatif. Pour plus d’informations, nous vous conseillons de vous rendre sur tousnosprojets.fr.
Pour l’enregistrement d’un album ou d’un clip vidéo
Cas très fréquents pour des artistes indé, des plateformes bien connues du grand public comme Ulule, KissKissBankBank ou Mymajorcompany sont des valeurs sûres. Ces plateformes fonctionnent sur le principe des contreparties (même si la troisième a commencé par fonctionner en tant que plateforme fédérant des coproducteurs qui misaient sur des projets). Des projets divers et variés appartenant à différents domaines sont représentés, cependant, le secteur musical se classe parmi les types de projets les plus financés (en premier pour KissKissBankBank et MyMajorCompany, plateforme dédiée au départ à la musique est en train de se diversifier avec des projets dans le domaine de la solidarité et du patrimoine), et arrive en deuxième pour Ulule. A retenir, la commission prélevée sur le montant récolté si vous atteignez votre objectif est de 8 % pour Ulule et KissKissBankBank, tandis qu’elle s’élève à 10% pour MyMajorCompany (plateforme historique). De plus le don minimum est de 5 euros sur Ulule et MyMajorCompany, alors qu’il est de 1 euros sur KissKissBankBank.
A noter l’exemple inversé de Microcultures, un label de musique indépendant qui utilise le crowdfunding pour financer ses sorties d’album.
Dans le cas de produits dérivés / merchandising
Les plateformes traditionnelles précédemment citées peuvent-être utilisées que l’objet soit innovant ou non. En effet, KissKissBankBank est une plateforme dédiée à l’innovation et à la créativité par exemple. Mais n’hésitez pas à regarder autour de vous sur quelles plateformes des projets similaires (ou réalisés dans le même esprit) ont été réalisés, et ce, d’autant plus si votre merch est un objet connecté. Prenez en compte le pays où sont la majorité de vos fans pour faire votre choix également : si vous avez un vivier de soutiens aux Etats-Unis, optez plutôt pour une plateforme américaine comme Kickstarter, Indiegogo ou encore PledgeMusic.
Dans le cas d’un artiste interprète qui recherche des dates pour sa tournée
Le choix de la plateforme impliquera la possibilité pour les fans de se fédérer autour d’un lieu et d’une date plutôt que de récolter des fonds. Un certains nombres d’acteurs, Français qui plus est, se sont lancés sur ce créneau : BandSquare est celui dont on parle le plus en ce moment, suite au coup de projecteur sur sa fondatrice Chloé Julien, lauréate du concours 101 projets, un programme d’aide aux jeunes entrepreneurs créé par Marc Simoncini (Meetic), Xavier Niel (Free) et Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com). La plateforme s’adresse aux artistes et aux musiciens indépendants qui sont mis en lien avec des salles partenaires. De plus, sa volonté est, entre autres, que les artistes indépendants puissent directement passer des “deals” avec les salles et que les fans puissent acheter directement leurs places pour les concerts via leur site. Mais il y a aussi Koalitick, lancé en phase test fin 2011 sous le nom de Plemi, qui est à la croisée du crowdfunding et de la billetterie en ligne.
En conclusion
Lorsque vous envisagez de recourir à ce mode de financement, vous devez garder à l’esprit que cela n’est qu’une étape dans votre stratégie de communication globale. En effet, le financement participatif constitue une formidable alternative aux modes de financement traditionnels (banques, labels, majors…), mais il ne révolutionne en rien la démarche à adopter pour être compris et soutenu par le plus grand nombre (toujours dans l’optique de sensibiliser le plus de personnes à votre projet).
En tant qu’artistes, vous devez pérenniser votre projet sur le long terme, il est donc indispensable d’intégrer votre campagne à votre stratégie de développement et de communication globales. C’est donc une démarche qui s’inscrit sur le long terme : la campagne de financement participatif n’en est qu’un élément parmi d’autres (durée définie selon les plateformes).
Le secteur culturel est majoritairement représenté par des campagnes de dons (avec ou sans contreparties), et ce sont celles avec le montant de contribution moyen le plus faible. Moralité, n’oubliez pas que les gens peuvent contribuer à votre réussite autrement que financièrement.
Car campagne de crowdfunding ou pas, c’est bien eux qui feront votre succès ou votre échec.
Nos #nuformat dédiées au crowdfunding permettront aux porteurs d’intégrer leur projet dans une stratégie de communication numérique globale. Car rien ne se fait sans comprendre les enjeux de ce nouveau mode de financement. C’est l’occasion de créer une véritable communauté en présentant le projet de manière à ce qu’il donne envie de vous aider et de vous suivre durablement.
La prochaine formation “Réussir sa campagne de crowdfunding” avec l’IRMA aura lieu le 20 juin 2016. Renseignements et inscriptions auprès de Monik Bauer au 01 43 15 11 16 ou par mail.