En 2019, nous faisions nos premiers pas en Suisse, avec une formation « YouTube de A à Z » à la Fondation CMA de Nyon, en partenariat avec l’IRMA. Depuis, Emily est intervenue pour une journée sur le thème « Contextualisation du marché de la musique » pour la Haute Ecole de Musique de Lausanne, en partenariat avec la FCMA, et a inauguré leur nouveau format Icône Micro, pour une émission en caméras interposées sur le livestream. Et nous y revoici : nous vous donnons rendez-vous avec la FCMA, les 19 et 26 novembre, pour 2 demi-journées de formations en visio, sur « YouTube de A à Z. » En amont de cette nouvelle date, nous avons donc souhaité donner la parole à Adélaïde Wojciechowski, responsable formations et résidences de la FCMA, qui nous a accueilli chaleureusement pour chacune de nos interventions en Suisse. Elle nous a parlé des missions de la Fondation, des spécificités du secteur des musiques actuelles suisse, de la situation sanitaire actuelle et de ses impacts. Et elle a également glissé plusieurs recommandations d’artistes helvétiques à écouter 😉 Bonne lecture !
Peux-tu présenter ton parcours et ce que tu fais aujourd’hui ?
J’ai une maitrise universitaire en langues étrangères appliquées au commerce international. Je sentais que je voulais travailler dans le milieu culturel, j’ai d’ailleurs orienté mon mémoire dans ce sens. A la sortie des études, j’ai presque tout de suite rejoint le Paléo Festival en tant qu’assistante merchandising et billetterie, c’est là que j’ai eu connaissance de la FCMA qui recherchait une collaboratrice. Ça fait 18 ans…. Je suis actuellement responsable de formations et de projets.
Quelles sont les missions de la Fondation CMA et sur quels domaines interviens-tu ?
La Fondation romande pour la Chanson et les Musiques Actuelles a pour missions d’informer, former et promouvoir les artistes suisses romands de musiques actuelles. Elle représente aussi la partie francophone de Swiss Music Export (Bureau export suisse).
Dans ce cadre, j’organise des formations ponctuelles sur des thématiques en lien avec l’industrie de la musique (management, exploitation numérique de la musique, la structuration de l’artiste, etc.) et coordonne aussi des cursus de formation en collaboration avec des Hautes Ecoles suisses.Je suis responsable de projets de soutien aux artistes notamment pour des activités de résidence, de production et de développement de carrière. Enfin, je coordonne encore certains projets d’export d’artistes suisses sur des festivals de showcases à l’étranger.
Selon toi, quelles sont les spécificités de la scène de musiques actuelle suisse ?
Pour moi, la spécificité de la scène suisse c’est sa diversité. Nous sommes un tout petit pays, pour autant l’offre culturelle est très importante et très variée. Je crois qu’il y a au moins 400 festivals sur l’année en Suisse. Ça passe d’évènements d’envergure internationale (Paléo, Montreux, etc.) à des rendez-vous plus intimes mais innovants en terme de lieux, de concept, de musique (Palp Festival, Antigel Festival, etc.).
Les groupes quant à eux sont excellents (évidemment 🙂) dans des styles différents, des groupes de niches hallucinants, une vraie richesse !
La question COVID-19 : quelle est la situation actuellement en Suisse, notamment pour le secteur des musiques actuelles ?
C’est très compliqué de s’y retrouver notamment pour les artistes. Les décisions sont prises à plusieurs niveaux : d’abord au niveau fédéral puis au niveau cantonal. Du coup les situations peuvent varier en quelques kilomètres. Les aides pour les musiques actuelles sont là mais les protagonistes peinent à faire valoir leurs droits et à obtenir compensation. La crise de la COVID aura révélé au grand jour la nécessité de mieux structurer ce secteur.
En juin dernier, Emily Gonneau a participé à votre premier Icône Micro pour parler, à distance, des outils du livestream. Depuis, comment avez-vous adapté vos services à la situation sanitaire ?
La crise sanitaire a mis à mal une grande partie de nos activités. Nous avons annulé la majorité de nos formations, reporté des résidences, les projets d’export deviennent impossibles, les activités de réseautage très compliquées, le « live », je n’ose bientôt plus prononcer ce mot…
A l’heure actuelle, nous repensons notre activité dans une version plus digitalisée. Nous entrons dans une nouvelle ère. Nous proposons des formations en ligne, nous créons des contenus, notamment des capsules vidéo d’artistes. Bien que nous ne soyons pas de grandes spécialistes, nous avançons et cela nous enthousiasme beaucoup malgré l’ambiance de plomb. Nous espérons aussi et ainsi pouvoir maintenir le lien avec nos usager.e.s durant cette période compliquée. Le digital était un virage prévu à moyens termes. Disons que la situation sanitaire nous aura poussée à le passer plus rapidement que prévu. J’espère tout de même pouvoir rencontrer des gens « en vrai » bientôt…
Clara animera la formation « YouTube de A à Z » en distanciel les 19 et 26 novembre prochain. En quoi ce sujet t’as paru important à aborder pour les artistes que vous accompagnez ?
Privé.e de concert live, l’artiste doit se repenser, trouver des moyens d’exister et de communiquer. Il nous semblait donc pertinent d’aborder ce sujet afin de donner des pistes d’action aux artistes que nous accompagnons. Parler de perspectives.
Aurais-tu des recommandations d’artistes helvétiques à partager avec nos lecteur.ice.s ?
Oui plein !
Cyril Cyril, Verveine, Louis Juker, Emilie Zoé, Danitsa, Baron.e, Dirty Sound Magnet, Ramin et Reda, FlexFab, Flèche Love, Camilla Sparkss et Peter Kernel.
Un dernier mot à rajouter ?
Vivement le prochain concert live !
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