Rencontre avec Isabelle Buffetaut : Le Tetris – Le Havre

Nous avons donné la parole à Isabelle Buffetaut du Tetris au Havre, qui a récemment fait appel à nüagency pour animer un atelier dédié à la communication sur les réseaux sociaux. Elle nous évoque son parcours et les projets qui font vibrer la scène Havraise. 

Peux-tu présenter ton parcours et ce que tu fais aujourd’hui ?

Je suis chargée d’accompagnement artistique au Tetris, la SMAC du Havre. Plus précisément j’accompagne les artistes de l’Estuaire de la Seine dans leurs projets et envie de professionnalisation dans les musiques actuelles. Ça passe par des conseils en administration et en structuration, de la mise à disposition d’espaces scéniques, de la recherche de financement, de la veille sur les artistes émergent.e.s du territoire, des résidences.

Quels sont les différentes activités du Tétris et de Papa’s Production ?

Papa’s production est une association culturelle qui régit plusieurs activités aujourd’hui : le Tetris, scène de musiques actuelles, qui organise des concerts et des expositions, a un restaurant et fait aussi de l’accompagnement artistique et de la médiation culturelle. L’association gère aussi le festival Ouest Park qui a lieu chaque automne et la radio Ouest Track.

Selon toi, quelle est la particularité de la scène havraise ?

La scène havraise est multiple. Notre accès à la mer a fait que beaucoup de courants musicaux sont arrivés d’Angleterre chez nous en passant par le Havre, je pense notamment au rock havrais ou encore le jazz. Il y a aussi eu la montée du rap, avec notre tête de gondole, Médine. Aujourd’hui il y a sur le territoire plusieurs associations actives dans les musiques actuelles, dans les différentes esthétiques, également en électro, mais finalement sans beaucoup de lieux de diffusion pour s’exprimer ni beaucoup de filières professionnelles pour se former. Malgré cela, les havrais.e.s sont attaché.e.s à leur territoire, vont souvent se former ailleurs et reviennent.

Papa’s Production a lancé la première édition de Transatlantique, un parcours d’accompagnement artistique et professionnel pour les artistes havrais. Quelle est la genèse de ce projet ?

L’accompagnement des artistes locaux est à la genèse de la création de l’association Papa’s production qui a bien grandi depuis. On a toujours fait de l’accompagnement sous différentes formes et une force de Papa’s production et du Tetris est de se remettre en question sur nos pratiques, ce qui a été le cas sur l’accompagnement. Cela a permis la refonte de tout notre projet d’accompagnement et la naissance de la Transatlantique, un programme qui a pour but de donner des bases aux artistes pour qu’ils puissent ensuite voler de leurs propres ailes. L’idée est vraiment de faire les choses avec eux jusqu’au moment où nous ne serons plus utiles.

Qui sont les trois premiers artistes accompagné.e.s par le dispositif ?

  • Lotti, un projet féminin de musique urbaine qui est sélectionné pour les auditions des Inouïs Haute-Normandie.

Lotti est une storytelleuse acharnée.
Elle nous emporte dans des histoires qui touchent à l’amour, à ses angoisses actuelles mais aussi à sa différence. Elle scande ses refrains avec puissance pour exprimer son vague à l’âme, ses envies de liberté. Elle n’a pas peur des mots, elle est juste consciente de leur impact, vibrant de leur donner forme.

La jeune rappeuse s’affranchit de toute règle ou de toute catégorie définie. Elle se libère de toute contrainte, ne se refusant ni les anglicismes, ni les seize mesures bien étoffées.

Le texte aiguisé comme une lame de rasoir et le flow précis et singulier se mêlent à ses multiples références. Comme des clameurs déposées sur des productions Hip-Hop, RnB, empruntant aussi bien des mélodies dancehall que rock pour offrir une pop urbaine neuve et authentique, un rap loin des schémas classiques et souvent teinté de mélancolie.

Liens d’écoute : ICI

  • Manhattan sur Mer, formation à 4 sur scène, en préparation d’un nouvel EP pour la fin d’année (Indian summer pop, Le Havre)

Manhattan sur Mer, c’est une carte postale sans destinataire oubliée sur le frigo.Au dos, une histoire de vacances se fane avec le temps.Ca parle d’Australie, de New-York, de Normandie. Depuis son Havre, le groupe rêve d’ailleurs, d’avant, en promenant ses mélodies sur le chemin de la pop romantique chauffée par les derniers rayons du soleil, ou « indian summer pop », celle qui résonne when the summer’s almost gone.

Lien d’écoute et clips : ICI

  • White Velvet, projet féminin en solo ou à trois en formation avec deux saxophones sur scène
    (Pop baroque, Le Havre)

Après moult formations qui lui ont permis d’explorer chaque facette de la planète musicale qui l’habitait, Juliette Richards trouve l’espace où poser sa voix et forme son premier projet personnel sous le nom de White Velvet.
Nourrie autant de la folie et du timbre puissant de Björk que de la douce chaleur intime des clarinettes d’Andy Shauf, White Velvet offre une pop baroque à la voix de velours et au souffle caressant du saxophone. Comme un remède à la monotonie, une potion qui libère des brisures et des soucis. Libre et polymorphe, White Velvet peut prendre plusieurs formes sur scène.
Après une première sortie en 2019, “Adulthood”, White Velvet sort en 2021 « Encore à contre-courant », une combinaison de compositions et de reprises. Un format un peu hors du commun qui illustre bien 2020, faite de chambardement et d’adaptation. Une première reprise de « Tout simplement (Tout doucement) » est sortie au printemps en attendant la suite, qui sort cet automne. Ces chansons sont une ode à l’amour, et cette fois, c’est dans son idiome natal que s’exprime White Velvet.

Lien d’écoute et clips : ICI 

Nüagency est intervenu sur un atelier dédié à la communication sur les réseaux sociaux pour les 3 artistes accompagnés par la Transatlantique. Pourquoi avez-vous jugé nécessaire de proposer un atelier sur ce sujet ?

Cela part d’une demande et d’une frustration des artistes. Animer des réseaux sociaux peut être chronophage et les résultats pas à la hauteur des espérances. Ils ont aussi l’impression qu’on leur demande d’être ce qu’ils ne sont pas. L’idée de cet atelier était de leur redonner des bases saines, des éléments de réflexion sur leur image et surtout qu’ils retrouvent du plaisir dans le fait de communiquer avec leur public. Cela reste un lien fort et direct avec son public, il faut aussi savoir le savourer !

Un dernier mot pour la fin ?
Merci Nüagency pour l’atelier très instructif et pour remettre l’artiste au centre de sa communication.

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