Viva Europa ! Rencontre avec Laura Gardes, coordinatrice du programme JUMP

L’année passée, Emily Gonneau a rejoint en tant qu’experte JUMP, le programme d’accélération des entreprises du music business. Ce programme permet à des entrepreneur.e.s ou à des executives de l’industrie musicale d’être mentoré pendant une année et de développer leur projet au niveau européen. La première édition a été lancée en 2018 et un nouvel appel à candidatures a été lancé au MaMA 2019 : vous pouvez tenter votre chance avant le 24 novembre procahin. A cette occasion, nous avons interviewé Laura Gardes, la coordinatrice de JUMP. Elle nous a parlé des Fellows, des critères de sélection et d’Europe, bien sûr.

Peux-tu présenter ton parcours et ton activité aujourd’hui ?

Avec plaisir ! Je coordonne le projet Européen JUMP – European Music Market Accelerator. Ce projet regroupe toutes mes passions en un poste : l’Europe, la musique et les langues étrangères. Après des études en culture européenne en Allemagne et Suède, j’ai déménagé à Bruxelles pour me spécialiser dans la coordination de projets culturels Européens : cinq dialogues structurés entre la Commission Européenne et le secteur culturel, la journée Européenne de la musique de film à Cannes, les Camille Awards pour récompenser les compositeurs de musique de film à Pula… Je ne vais tout citer, mais j’aime beaucoup l’idée de faciliter les relations culturelles au sein de l’Europe.

Peux-tu nous présenter Jump ? Quelle est la genèse et les motivations de la création de ce programme européen ?

JUMP est un accélérateur européen permettant à des professionnels de la musique de développer des projets qui offrent des solutions innovantes aux différentes difficultés rencontrées par la filière. Que ce soit en termes de nouveautés technologiques ou avancées sociétales, ce qui nous importe le plus, c’est de permettre aux professionnels de la musique de s’adapter aux récentes transformations du marché, tout en encourageant les coopérations transnationales.
Nous procédons par fellowship, nous en offrons trois au total : une qui est en train de se terminer pour 2019, une en 2020 dont l’appel à candidatures est en cours et il y en aura encore une 2021.
Concrètement, on offre la possibilité à 15 porteurs de projets de bénéficier d’une formation poussée en participant aux différentes conventions du partenariat et d’un tutorat personnalisé mensuel.

Le programme JUMP regroupe des représentants de chaque convention mais également des experts, ainsi que des tuteurs. Comment ont-ils été sélectionnés ?

JUMP implique un nombre extrêmement important d’experts et professionnels de la musique et ce réseau ne va que s’agrandir au fil des années. Il y a bien entendu les six directeurs des conventions et festivals venant des quatre coins de l’Europe qui sont à l’origine du projet. Puis nous avons invité deux experts internationaux à faire partie de notre comité de direction : Emily Gonneau et Matt Errington, qui nous conseillent dans la mise en place du projet pédagogique et monitorent le processus afin d’identifier les freins rencontrés par la filière dans la mise en place de tels projets. Il y a vraiment une volonté d’étudier le secteur afin de pouvoir débloquer des situations. Enfin, il y a notre équipe de tuteurs, des professionnels expérimentés qui ont mené à bien des réalisations impressionnantes et qui ont une volonté de transmettre leur savoir et de soutenir la prochaine génération. Les tuteurs sont sélectionnés pour leur expertise dans un domaine qui sera utile au fellow, pour leur large connaissance du milieu ainsi que le réseau qu’ils/elles possèdent et dont ils/elles peuvent faire bénéficier le/la fellow.

Le programme a été lancé il y a déjà un an : quel bilan peux-tu faire de cette première année ?

JUMP a également pour vocation de déceler les difficultés rencontrées par les différents acteurs de la filière en ce qui concerne la mise en place de projets innovants. Sans grande surprise, là où le bât blesse le plus reste le manque de financement. Il y a de très très bonnes idées, mais qui ont du mal à prendre forme à cause de ça. Après on met vraiment l’accent sur le fait qu’il ne faut pas dépendre d’un financement extérieur et qu’il faut trouver d’autres moyens qui permettent une stabilité sur le long terme.

En ce qui concerne la première Fellowship 2019, nous voyons très clairement les bénéfices que notre training a pu apporter. Au cours de ces derniers mois, les dix fellows soutenus se sont révélés. Nous observons une très nette amélioration en termes de compétences, une assurance acquise au fil du temps. Nous sommes également très heureux de voir que cela a permis de créer de nombreuses coopérations, de voir les projets s’installer durablement. Nous ne possédons pas encore toutes les données et je pense que beaucoup de résultats se verront également sur le long terme, mais nous sommes contents de ce premier bilan, même si on peut toujours améliorer des choses.

Le second appel à candidatures pour intégrer le Fellowship de Jump a été lancé au MaMA 2019 et est ouvert jusqu’au 24 novembre. A qui s’adresse ce programme ?

JUMP est ouvert à toutes les professions du secteur de la musique : live, enregistrement, édition, management, mais également aux prestataires de services. Nous nous concentrons sur l’aspect business de l’industrie et ne soutenons pas les projets artistiques. Pour nous, l’important est que le projet réponde à un besoin de l’industrie de la musique et qu’il adopte une approche novatrice. Nous avons soutenu des projets encourageant le changement social, renforçant le développement technique ou établissant des ponts entre les principaux acteurs du secteur en 2019 et souhaitons conserver cette diversité en 2020.

Vous pouvez candidatez jusqu’au 24 novembre ici.

Pour ceux et celles qui voudraient postuler : en quoi consiste une année d’accompagnement du programme Jump ?

JUMP est un programme très intense et je tiens de nouveau à le souligner ici. C’est sept événements en neuf mois, des mises au point téléphoniques mensuelles, des rapports, des conférences, du coaching, du networking… Ça demande beaucoup d’investissement, mais qui à mon sens en vaut largement la peine. Le programme se découpe en trois parties : se créer une solide vue d’ensemble de la filière en assistant aux conventions, approfondir et développer ses compétences en participant à nos workshops spécialisés (comme diriger une équipe, bien pitcher etc) et le développement du projet avec le soutien du tuteur ou de la tutrice. Les fellows ont toutes les clefs en main pour être sur la bonne voie.

Sur quels critères sont choisis les Fellows du programme ?

Les critères les plus importants sont la qualité de la solution proposée et bien évidement l’aspect innovant. Ensuite, nous tenons à ce qu’il y ait une diversité géographique et sectorielle dans le groupe. Enfin, nous faisons très attention à la parité. Nous ne faisons pas nécessairement 50/50, mais nous essayons de nous en rapprocher le plus possible (40/60 l’année passée).

Quels conseils donnerais-tu aux candidats ?

De bien réfléchir en quoi leur idée/projet répond à un besoin du secteur. Qu’est-ce que vous cherchez à développer et en quoi cela aidera l’industrie de la musique ? Y-a-t-il un besoin spécifique ? Est-ce utile ? En plus de cela, je leur conseille de bien regarder si leur projet n’a pas déjà été réalisé avant et de voir en quoi leur idée se démarque des autres. Ce qui nous intéresse le plus chez JUMP, c’est de faire bouger les choses et d’apporter des solutions !

Un dernier mot pour la fin ?

Merci à vous !

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